http://www.senat.fr/questions/base/2019/qSEQ191113277.html
Question écrite n° 13277 de M. Mathieu Darnaud (sénateur de l’Ardèche)
Mathieu Darnaud attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la formation des professionnels de santé sur l'endométriose.
Il s'agit d'une maladie gynécologique causée par la présence de cellules de l'endomètre en dehors de l'utérus provoquant des douleurs chroniques et qui peut conduire, dans certains cas, à l'infertilité. Très longtemps méconnue, elle touche de 5 à 20 % des femmes en âge de procréer.
Par méconnaissance de la maladie, il peut s'écouler 8 à 10 ans entre les premiers symptômes et la confirmation du diagnostic.
C'est pourquoi il est essentiel que des formations soient proposées aux professionnels de santé (médecins généralistes, gynécologues, sages-femmes, infirmières scolaires, radiologues…) afin d'améliorer le diagnostic et la prise en charge des femmes touchées par cette maladie.
Il souhaite donc savoir si le Gouvernement a l'intention de renforcer les formations dédiées aux professionnels de santé de première ligne pour lutter contre ce problème de santé publique.
Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée dans le JO Sénat du 05/12/2019 p. 6042
L'amélioration de la prise en charge de l'endométriose mobilise pleinement le Gouvernement, conscient de la complexité de cette pathologie et des parcours des femmes concernées. La ministre chargée de la santé a d'ores et déjà annoncé plusieurs axes de travail relatifs à ce sujet le 8 mars 2019.
L'objectif est, tout d'abord, de mieux informer la population générale sur cette maladie, en appuyant les campagnes d'information des associations, en mobilisant les outils de communication en santé publique ainsi que les services sanitaires de terrain et en soutenant la recherche. Il s'agit ensuite de mettre en œuvre les moyens permettant de détecter plus précocement cette maladie, en recherchant les signes d'endométriose lors des consultations obligatoires des adolescentes ainsi qu'en renforçant la formation initiale et continue des professionnels. Enfin, il convient de mieux accompagner les femmes et de rendre plus cohérents leurs parcours, en intégrant la question de la gestion des problèmes de fertilité.
Pour y parvenir, c'est une organisation en filières de prise en charge, incluant les structures spécialisées comme les professionnels du premier recours, qui sera privilégiée. Des chantiers, pilotés par la direction générale de l'offre de soins (DGOS) et incluant largement les différents acteurs du domaine, ont été initiés sur les sujets de la construction de filières dans les régions, de l'information des différents publics y compris de professionnels, et de la formation initiale et continue des professionnels de santé.
Par ailleurs un bilan de la situation dans les différentes régions a été récemment réalisé par les agences régionales de santé à la demande de la DGOS. Aux côtés des sujets d'assistance médicale à la procréation, la question de la préservation de la fertilité a émergé de certains de ces bilans régionaux, et a été prise en compte par les services du ministère, en relation avec l'Agence de la biomédecine, que ce soit à l'occasion du projet de loi bioéthique, ou dans le cadre de la réforme des autorisations d'activités de soins en cours, qui va aborder l'assistance médicale à la procréation dans les prochains mois.